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BURKINA, LE BIG BAZAR, DROIT ET DIGNITÉ EN PERDITION, Une probable révolte indispensable pour remettre les pendules à l’heure

A vouloir suivre les atteintes au droit et à la loi au Burkina Faso actuellement, on peut y perdre son latin. Tous les jours, de nouveaux agissements et paroles mettent à mal l’Etat de droit par la violation de principes fondateurs de la république et de la démocratie. Dorénavant, dans le Burkina Faso sous la houlette des gredins qui viennent de s’accaparer du pouvoir, aucune règle qui encadre l’organisation et le fonctionnement de l’Etat n’est sacrée. Rien ne résiste à l’appétit de pouvoir et de biens des nouveaux maîtres que les burkinabé ont été obligés d’accepter après les élections aux résultats arrangés. Plusieurs violations du droit et du fondement de la vie en société ont eu lieu dernièrement par des personnalités du régime. Beaucoup d’événements bizarres se produisent qui aggravent la situation du pays et l’angoisse des populations.

Salif Diallo, le plus grand criminel des trente dernières années, celui à cause de qui le procès du putsch de septembre 2015 n’aura jamais lieu parce qu’il est co-auteur de tous, on dit bien tous les crimes de sang à commencer par celui odieux du 15 octobre 1987, est l’auteur des plus graves de ces violations. A Ouahigouya, pendant la campagne électorale des municipales, il a clamé devant la foule que celui qui votera l’opposition aura voté le vent et que celui-ci n’aura jamais de documents administratifs. En disant cela, celui qui est actuellement Président de l’assemblée nationale, a brisé le premier principe qui fonde l’Etat. Selon lui, tout burkinabè qui vote l’opposition ne pourra plus établir l’acte de naissance de son enfant à sa naissance. Seuls les militants et électeurs du MPP auront droit aux services administratifs de l’Etat. Et tel que l’on connait l’individu qui a proféré ces menaces, celles-ci seront bel et bien mises à exécution. C’est de cette manière qu’en tant qu’éminence grise du régime Compaoré, il a opéré d’innombrables persécutions des burkinabè qui n’étaient « pas d’accord » avec son chef. C’était lui le chef d’orchestre de la dictature qui a eu lieu pendant tout ce temps. Aujourd’hui qu’il est en position de pouvoir absolu, ce n’est pas étonnant qu’il profère de telles stupidités à l’occasion des élections. Par ses manières de brigand, Salif Diallo va briser toute l’ossature de l’Etat et de la société burkinabè et provoquer des crises profondes comme les coups d’Etat, la rébellion ou même des sécessions. Si l’Etat n’est plus un projet commun et que tous les burkinabè ne peuvent pas bénéficier des services minimum, alors chacun va regagner la terre de ses ancêtres et s’organiser avec ses frères. Parce que les burkinabè réagissent lentement mais violemment, quand ils le font.

Les municipales du 22 mai ont fini de convaincre les burkinabè de se démarquer totalement du vote. Le taux de participation, en réalité de 12%, a été relevé à 47 % pour rester dans des limites acceptables. Pire, les résultats des votes eux-mêmes sont faux. Plusieurs cas ont démontré que les calculs faits par les ordinateurs de la CENI ne concordent pas avec ceux des délégués des bureaux de vote. Tant que le système électoral restera comme il est, le MPP va toujours gagner les élections à travers des résultats préfabriqués et totalement faux. Ce parti est composé d’anciens dirigeants du CDP, parti qui a dominé la vie politique tout le temps du règne Compaoré. Ils ont juste changé de place au parking quand il était évident que Blaise Compaoré allait sur sa fin de règne. Si Blaise Compaoré a été accusé d’avoir duré à la tête de l’Etat, les meneurs du MPP passeront vingt-sept (27) ans plus cinq chaque fois qu’ils seront réélus. Le plus grave les concernant c’est qu’en réalité ils n’ont été que de piètres accompagnateurs de Blaise Compaoré. Juste des gloutons plus préoccupés par le vol des biens publics et par les ripailles que par suivre et apprendre la gestion du pays. Maintenant qu’ils ont l’entièreté du pouvoir, ils ne savent même pas par où commencer. Ils ont essayé de jouer les dangereux en prenant leurs distances d’avec le régime ivoirien qui abrite leur ancien papa. Devant leur incapacité à relancer la machine économique et la menace d’un nouveau soulèvement, ils sont partis, la queue entre les jambes, demander pardon à Alassane Dramane Ouattara.

Le régime MPP a une grosse épine dans son pied avec le cas Zida. Ils auraient bien aimé lui ériger une stèle en reconnaissance de son coup de pouce qui leur a permis de prendre le pouvoir, mais Zida s’est avéré être un ami encombrant, infréquentable à cause des dossiers sulfureux qui apparaissent tous les jours sur sa gestion du pays en une année. L’incomparable Zida prendtoutfast, c’est comme cela qu’il va falloir l’appeler dorénavant, après son record de gaffes dans la gestion du pouvoir en si peu de temps, doit être traduit en justice et en cour martiale à cause des nombreuses « mines » (mot du Rocco lui-même) qu’il a légué au MPP. Alors, le pouvoir actuel est coincé dans une contradiction morale qui les partage entre reconnaissance et défiance envers l’incomparable Zida prendtoutfast. S’ils l’adoubent, ils endossent le chèque de la mauvaise réputation de la transition et les probables poursuites. S’ils le renient, ils passeront pour des ingrats qui ont poignardé celui qui leur a offert le pouvoir. Mais, en réalité, beaucoup minimisent les RSS en matière d’opportunisme et de trahison. Ils n’ont pas hésité à trahir leurs compagnons politiques pour rejoindre Blaise Compaoré dès 1988 en lui apportant la base politique qui lui a permis de rester au pouvoir tout ce temps. Ils ont ensuite trahi Blaise Compaoré dès qu’ils ont senti le vent tourner alors que la veille seulement ils défendaient le droit à la modification de l’article 37 comme principe démocratique. Ils sont bien coincés cette fois ci à être totalement incapables de prendre la bonne décision contre la galaxie de l’inénarrable Zida prendtoutfast et une cinquantaine de leader d’OSC gloutonnes et sans vergogne.

Le pays est terrorisé par les attaques dont on ne connait même pas les auteurs. Depuis janvier 2016, régulièrement, des attaques ont lieu, laissant chaque fois de nombreuses victimes humaines sur le carreau. Les forces de sécurité sont les plus exposées. Les agents jugés insoumis par la hiérarchie sont envoyés dans les postes frontières sans équipements de défense ni munitions. Ils sont livrés en pâture aux terroristes qui s’en donnent à cœur joie, alors que de l’autre côté de la frontière, chez les nigériens, on tombe sur de véritables postes de combat avec des troupes militaires prêtes à affronter les hordes d’AQMI. Pauvres burkinabé qui ont été trop lâches pour avoir laissé les voyous prendre le contrôle de leur pays. Ils paieront très cher cette lâcheté qui fait que tous ceux qui pouvaient participer à construire un vrai Etat se mettent à plat ventre devant les RSS pour espérer le droit de ramasser les miettes qui tombent de la table des festins. Le pays est donc sans protection puisque le ministre de la sécurité annonce que chaque fois qu’il y aura une attaque il va déployer des hommes sur les lieux. Cela signifie que les terroristes ont un boulevard devant eux et peuvent frapper quand ils veulent. Après leur passage, les burkinabé viendront constater les dégâts et enterrer honteusement leurs morts avec des distinctions toujours à titre posthume. Mais où sont donc ces troupes pompeusement baptisées loyalistes qui auraient réduit le RSP au silence ? Pourquoi ces loyalistes n’arrivent même pas à empêcher les koglweogo de commettre tant de forfaits ? Où sont-elles alors que le pays est déjà de fait sous contrôle des terroristes ?

L’économie est toujours dans l’impasse. De guerre lasse, Salif Diallo, au mépris des règles de séparation des pouvoirs, a conduit une délégation ministérielle à Abidjan pour demander pardon au « grand frère » Alassane Ouattara et lui demander de les « aider à relancer l’économie ». Ce qu’il ne voit pas, dans sa conception confuse et totalitariste du pouvoir, c’est que personne n’investit dans un pays où la dette publique n’est pas épongée et où brûler les biens publics et d’autrui est aussi facile que de respirer. Tout potentiel investisseur a mis ses avoirs en lieu sûr attendant une gouvernance plus sage et consciente.

Les perspectives de stabilité politique et de paix sont hypothéquées par une notion ambiguë et nocive appelée « acquis ou esprit de l’insurrection ». La bouée de sauvetage politique du MPP c’est la référence aux troubles du 30 octobre qui ont conduit Blaise Compaoré à quitter le pouvoir. La transition a installé un régime politique sans nom dans lequel la tyrannie des réseaux sociaux et des OSC de camouflage politique constituaient la base politique tout en prétendant relever de la société civile. Ces personnes qui n’ont aucun scrupule à avancer indifféremment de la société civile au parti politique impriment un fonctionnement dangereux pour la paix à l’Etat. Il suffit que ces acteurs détestent quelqu’un pour que ce dernier soit coupable et passible de la peine capitale. Voilà que la plus venimeuse d’entre eux vient de menacer d’incendier le Palais de justice avec tout le personnel judiciaire dedans comme il y a peu, ses hordes aveuglées avaient mis le feu à l’assemblée nationale et à d’autres symboles de l’Etat. Ici, elle donne des indications sur qui poursuivre pour l’incendie du parlement en octobre 2014. Mais comme rien du tout n’a changé sous le soleil de Ouagadougou, malgré la « réponse » du procureur, il n’arrivera rien à Safiatou Zongo parce que c’est elle l’esprit de l’insurrection, donc le bastion du pouvoir MPP. La déclaration faite est un délit constitué qui devrait valoir à son auteur d’être déjà en détention préventive puisque le risque d’actes illégaux et violent existe. Au lieu de cela, le procureur bloque l’affaire dans la communication en répondant à Safiatou Zongo. Si l’attaque terroriste incendiaire du palais de justice se produit, le procureur et toutes les autorités judiciaires en seront directement responsables. Ils le sont déjà pour faillite à défendre les biens publics atteintes de menaces non voilées. D’un autre angle, peut-être bien que la justice burkinabé partage la responsabilité de ce qui lui arrive aujourd’hui. Les poursuites sont très sélectives au Burkina Faso. Certaines personnes commettent des actes de violation des droits et de la loi sans être aucunement inquiétées parce qu’elles sont connectées au pouvoir, tandis que certaines autres font l’objet d’acharnement de la part de la justice quand, comme par hasard, elles ne sont pas du côté du pouvoir politique. Quand les « tolérés » de la justice finissent par se retourner contre elle-même, quoi de plus logique ? Par exemple, Maître Traoré Mamadou, ex bâtonnier a été incarcéré manifestement à travers des entorses à la procédure. Malgré les protestations et les actions des organisations proches de la justice, il a été maintenu en détention. Pendant ce temps, tous les jours, des soi-disant internautes insultent les honnêtes personnes dans les réseaux sociaux ou dans les journaux en ligne, au vu et au su de la justice, sans faire l’objet de poursuites. Comment s’étonner quand ces privilégiés de la communication violente qui ne connaissent pas de limites à leur pouvoir finissent par s’en prendre aux institutions ? Dans le même registre, le PAN Salif Diallo, encore lui, s’insurge publiquement contre les décisions de la justice, en violation de toutes les règles régissant les institutions, en particulier leur séparation et indépendance. Il a besoin d’être éclairé, lui qui détient un doctorat en droit, qu’en démocratie, il existe bel et bien la dictature des juges, encadrée dans la loi protectrice des droits individuels et collectifs donc pour le plus grand bien de la société.

La confusion s’aggrave avec la farce de la modification de la constitution et le passage à la cinquième république avec en objectif le régime parlementaire tant souhaité par l’incontournable Salif Diallo. On va bien rire. En regardant la liste de la commission constitutionnelle, on comprend que le but est d’éviter les empêcheurs de tourner rond pour pondre l’œuf qui a grossi dans leur ventre. Bourrée de gens qui n’ont jamais eu ce type de sujet en préoccupation, il sera alors facile de leur faire adopter n’importe quoi sans qu’il n’en perçoive le danger avant sa survenance prochaine. La commission n’a, de toute façon plus de crédit puisque certains des futurs pyromanes volontaires du palais de justice comme Désiré Guinko sont membres de la commission. Par ailleurs, le travail indispensable à un parlementarisme au Burkina Faso exige plus de modestie dans la démarche. Wait and see !

Tous ces faits qui ne sont que la partie visible de l’iceberg du naufrage burkinabé montrent qu’un nouveau soulèvement est encore devenu indispensable pour remettre les pendules à l’heure. La cible est bien connue à présent : qui a tué par l’épée périra par l’épée.

Ivan Mengele

BURKINA, LE BIG BAZAR, DROIT ET DIGNITÉ EN PERDITION, Une probable révolte indispensable pour remettre les pendules à l’heure
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